Eusèbe Dessaint

(1952-2009)

C’est sur des prairies

et des ciels bleus

que la vie effleure

ne s’effrite

            persiste


partir pour être


27/07/07

Je me doutais un peu qu'Eusèbe Dessaint fût poète, mais sachant l'hasardeux d'une telle qualification, je me permettais seulement d'être patient, voire méfiant. Car de lui, je ne connais que l'être, le croisant à date fixe, c'est toujours au mois de février, et sur la même scène de Grand Guignol, le carnaval de Dunkerque. Eusèbe, aussi flamand qu'une Goudale, habite une grande ou petite sainte, je ne sais plus, et, quand je reconnais sa silhouette, elle se découpe sur fond de ciel mauve, quand je ressens son odeur, tout autour de nous ça cocotte fort le chimique, en plus, comme il pleut, des étincelles crépitent au sommet des pylônes de 25000 volts. Il a tout de la créature infernale, diablotin issu des bolges, bélzébutte portant perruque rouge béhémotte aux joues fardées. astarotte au timbre doux (...)

En lisant ces mots qu'il a sortis de son sabot de bouc, on se dit que les démons sont plus réfléchis qu'on ne le croit, que les Trois Monts percent sous la morne plaine et que, sous le feu, se pétrifie la glace.

Jean-Bernard Pouy

Parfum

        de bitumes


désirs d’asphaltes


donner des coups

        dans la fourmilière


                        pas à pas



14/06/98

Lille 2006

Tu égares

le sens

de tes nuits

chemins de lune

immobilité ensommeillée

vers l’action

au parfum de chemins

autrement tendres

un va et vient

crispant

16/01/99

Eusèbe Dessaint

“Enigme Way”

Dire&Lire 2009



“Enigme Way” est un livre-objet. Prix : 10 euros,

port compris. Par chèque à l’ordre de “Dire&Lire”.

Dire&Lire 122, rue de la Providence 31500 Toulouse.

Toulouse 2008

Carnaval de Dunkerque 1997,

avec Jean-Bernard Pouy

Ariège 1996

Dunkerque 1982

La vie est impatience

la vie est une science

quelquefois folle ou légère

parfois éphémère

12/07

Le serment du feu

esprits allumés

vers les ports

où l’on doute

de la vraie vie

poursuivre


1/05

“La vie s’allume… il faut réagir”

Dire&Lire 1995.

À travers les prismes du regard et des écrans déformants de toute modernité («regard de plexiglace»), Eusèbe Dessaint capte des lumières d'aujourd'hui, des états d'âme contemporains, avec fêtes et désarrois chroniques et, souvent, «un pied / qui cherche l'accélérateur». Sa poésie est directe et pourtant méditative, le je se jouant dans les mots, le jeu de mots, jamais gratuit, ouvrant des voies d'accès privilégiées à la réalité mouvante d'un monde de «risques et périls». Cela va de la fragilité identitaire du «presqu'il» au lapidaire constat du «on est pour mourir» en passant par le «scanner d'été» ou le «je mens fou». Humour donc, donnant une écriture nerveuse pour énerver la vie et manier la dérision face à «demain démuni». Une certaine forme de poésie noire s'invente ainsi, convaincante dans ses raccourcis. Ambiance : «Ce soir encore / mon ambulance / est repartie vide».

Michel Baglin, La Dépêche du Midi